A l’appel de de solidarité sans papiers, du réseau « veillée des écoles » de la FSU chaque jour rassemblement à 16h30 devant l’école Gérard de Nerval et à 19h place Brobeil (bourse du travail)
Nos organisations appellent à une grande mobilisation départementale jeudi 10 octobre 2019 à Creil :
- Dès 17h00 réunion publique dans le hall du groupe scolaire (39 rue Gérard De Nerval)
- 18h00 départ en manifestation de l’école élémentaire Nerval (39 rue Gérard De Nerval) vers la place BROBEIL (devant la bourse du travail de Creil)
Attac Oise appelle tous ceux et toutes celles qui le peuvent à participer à ces rassemblements et à la grande mobilisation du jeudi 10 octobre
Ci-après article du Parisien / Par Simon Gourru. Le 4 octobre 2019
« Scolarisés dans l’Oise, ces enfants dorment.. dans la rue ! »
Les manifestations de soutien se multiplient dans le département pour ces familles de demandeurs d’asile à la rue, dont les enfants sont scolarisés dans des écoles du département.
Creil, ce lundi. Chaque jour depuis lundi, des Creillois se mobilisent pour trouver un logement à une famille de quatre personnes
Depuis lundi, c’est devenu un triste rituel. Tout commence d’abord par un rassemblement devant l’école Gérard-de-Nerval de Creil, à 16h30. Une manifestation en soutien à la famille Babayan, dont les deux enfants sont scolarisés ici, et qui se trouve à la rue depuis lundi et le rejet de leur demande d’asile.
Le groupe de « protestataires » se dirige ensuite vers la place Brobeil, où s’arrête la maraude du Samu Social, pour tenter de leur trouver une place en hébergement d’urgence. Mais faute d’en avoir, chaque soir, la famille retourne à l’école où elle est hébergée par un groupe de citoyens. Un cas loin d’être isolé dans l’Oise. Voire de plus en plus visible.
Deux élèves dormaient dans une voiture
À Creil, c’est le troisième cas recensé en un mois. Début septembre déjà, les enseignants de l’école Albert-Camus avaient décidé d’accueillir dans leurs locaux la famille de deux de leurs élèves qui dormaient dans une voiture.
À Gérard-de-Nerval aussi, les professeurs ont lancé la mobilisation. « En tant que citoyen, précise Pierre Emmanuel Boudet, directeur de la maternelle. Mon métier était de signaler la situation au préfet. Ce qui a été fait. Après, c’est ma citoyenneté qui prend le relais. » Reste que les enseignants sont souvent les seuls à pouvoir repérer ces situations.
A Beauvais et Compiègne, d’autres mobilisations
À Beauvais, ils sont mobilisés ce vendredi soir pour huit enfants dans la même situation. À Compiègne, c’est le collectif Actus qui se bat pour trouver des solutions pour la dizaine d’enfants recensés dans le secteur, âgés de 9 mois à 16 ans. La moitié est scolarisée. Le collectif multiplie les manifestations comme vendredi dernier où des tentes ont été plantées devant la sous-préfecture et des fournitures scolaires récoltées.
Le nombre de ces enfants reste impossible à quantifier. Aucun relevé officiel n’existe. Une situation inédite pour Pierre Ripart, secrétaire départemental du Snuipp-FSU, syndicat enseignant. « Même sous la présidence de Nicolas Sarkozy, où les expulsions allaient bon train, le phénomène n’était pas aussi important. Cela existait mais n’avait pas cette ampleur. »
« Qu’ils aient des papiers ou non, cela n’empêche pas un peu d’humanité »
De quoi créer des situations de grande détresse. « C’est fou de se dire que cela arrive à des enfants qui vont à l’école avec les miens, souffle un parent d’élève creillois. Qu’ils aient des papiers ou non, cela n’empêche pas un peu d’humanité. » La situation serait encore plus importante à Creil. Chaque soir, lors des maraudes du Samu social, ce sont une quinzaine d’enfants et leurs familles qui cherchent un toit.
Pourtant, pour le directeur du Samu social 60, Stevens Duval, la situation n’a rien de nouveau. « Il n’y a pas d’augmentation mais ces cas sont plus visibles avec la scolarisation des enfants. Le questionnement est légitime mais le problème ne touche pas que l’Oise. Mais nous sommes déjà saturés, il est impossible de loger tout le monde. »
Si l’Oise dispose de 1 500 places pour les demandeurs d’asile, celles-ci ne sont plus attribuées si le dossier de la famille est rejeté. Ce qui arrive dans 60 % des cas. Soit 700 personnes chaque année dans l’Oise. Et comme les familles ne sont toutefois pas expulsées du territoire dans la foulée, elles se retrouvent souvent à la rue.
Seule solution, le 115
En situation irrégulière, il ne leur reste alors plus que les prises en charge par le 115 en fonction des places disponibles. « Il existe plus de 800 places pérennes dans le département, un chiffre multiplié par 2,5 en deux ans, ainsi que 700 places à l’hôtel », précise la préfecture. À l’approche de l’hiver, 148 places supplémentaires vont être proposées.
Pas de quoi contenter les citoyens mobilisés. « On reste là à se regarder en chien de faïence. Avec le nombre de logements vides pourquoi ne pas réquisitionner des bâtiments, questionne une enseignante. Il n’y a pas de réelle volonté de bouger. On préfère laisser ces familles dans le froid. »