Il est normal que l’état et ses représentants prennent des mesures visant à éviter l’épidémie du Coronavirus même si cela nous pose des problèmes dans notre vie quotidienne. Le rappel des mesures d’hygiène étant à notre avis essentiel.
Le problème vient d’une part de l’incohérence de l’ensemble du dispositif, avec notamment « des trous dans la raquette » comme l’exprimait dimanche le maire de Creil.
A titre d’exemple, des milliers de voyageurs prennent chaque jour le train entre Creil et Paris puis le métro. N’est-ce pas l’occasion de transmission massive du virus ?
Dans le même temps, la police dispersait fermement la centaine de manifestants réunis en plein air Dimanche à Beauvais dans le cadre de la lutte contre le contre-projet de réforme des retraites.
Le problème vient d’autre part de l’état du système de santé. Les médecins libéraux, en nombre insuffisant, n’ont pas les moyens matériels de se protéger. Les hôpitaux exsangues après des années de purge budgétaire n’ont plus les moyens de faire face à une crise sanitaire grave. De plus 200 personnels de santé des hôpitaux de Creil et de Compiègne sont en confinement pour 2 semaines.
Un autre problème risque de surgir rapidement c’est la pénurie de matériel et produit de protection et de médicaments. Ce n’est qu’un aspect des conséquences de la mondialisation capitaliste et de la perte de chaque nation de ses capacités de productions locales. Il faudra en tirer des conséquences !!
Alors oui, par souci de responsabilité individuelle et collective nous voulons bien accepter les contraintes du confinement et de toutes les mesures qui seront prises dans le but d’éradiquer la propagation du virus mais que le gouvernement :
1/ Ne profite pas de la situation en faisant passer le contre-projet de loi sur les retraites par le 49-3, qu’il ouvre une réelle négociation et qu’il soumette les résultats de cette négociation à référendum.
2/ Qu’il montre son réel souci de la santé de la population en donnant des moyens immédiatement à l’hôpital public ce qui permettrait à court terme de rouvrir des lits.
Nous comprenons parfaitement la peur que ressentent les gens devant cette situation inédite. Toutefois nous devons raison gardée. N’oublions pas qu’au regard des 4 victimes du Coronavirus jusqu’alors déplorées en France, il y a chaque année 160.000 décès dus au cancer, 140.000 dus à des problèmes circulatoires (AVS, cœur), 46.000 liés à des problèmes respiratoires (dus à la pollution de l’air), environ 10.000 suicides et la liste est malheureusement encore longue.
C’est pourquoi, nous appelons à ce que cette peur ne provoque pas du rejet, de la discrimination car l’histoire des grandes crises nous a montré que ce sont les sociétés les plus solidaires, les plus inclusives qui surmontent le mieux ces traumatismes.