Vu l’interdiction de tous les rassemblements et manifestations dans l’Oise pour cause de coronavirus, la marche pour le climat prévue à Beauvais le samedi 14 mars n’aura pas lieu. Mais que l’on marche ici ou ailleurs importe peu. L’important est de manifester son inquiétude, sa colère et de faire valoir les alternatives de réduction des productions et des consommations inutiles tout en ayant le souci de la justice sociale (augmenter les ressources des populations précaires pour leur permettre de se nourrir sainement, favoriser les travaux d’isolation pour améliorer la performance énergétique des logements …)
Notre inquiétude, du fait que la France est déjà à « découvert climatique ». En effet, nous connaissions déjà en juillet « le jour du dépassement » c’est à dire le jour où l’humanité a utilisé plus de ressources que la terre peut générer en 1 an. Cette année apparaît le « jour du dérèglement » (suite au recours juridique engagé par les associations de « l’affaire du siècle » contre l’état pour inaction climatique). Cela signifie que le jeudi 5 mars, la France aura déjà émis la totalité des gaz à effet de serre qu’elle aurait dû émettre en 1 an (en référence aux accords de Paris COP21).
Notre colère, comme le montre le « jour du dérèglement », au-delà des effets d’annonce du gouvernement et de quelques mesurettes, la situation s’aggrave car celui-ci ne prend pas les mesures nécessaires à la révolution énergétique, écologique et financière. Nous devons contraindre le gouvernement à prendre les mesures indispensables contre les multinationales, les banques et les institutions financières afin qu’elles cessent notamment d’investir massivement dans les énergies fossiles,
Notre colère également devant les attaques du gouvernement concernant tous les droits sociaux (assurance chômage,retraites) car nous savons qu’il n’y aura pas de solution écologique sans justice sociale. Le débat sur la réforme des retraites offre l’occasion de poser les questions permettant de traduire l’écologie en actes. Qu’est-ce que le système de retraites d’une société écologique ?
Ce n’est certainement pas le système proposé par le gouvernement. D’ailleurs, la revue « Reporterre » montrait le 4 décembre que la réforme aggraverait la crise écologique en poussant à travailler plus pour cotiser plus. De plus la limite de la part des retraites à 14 % du PIB forcerait à faire grossir le montant de ce dernier pour distribuer des pensions équivalentes à des retraités dont le nombre va augmenter. Pierre Gilbert pointe récemment dans « Le vent se lève” la dimension anti-écologique de la retraite par capitalisation, les fonds de pension et les mécanismes de la finance ayant tendance à favoriser des investissements climaticides. On retrouve les mêmes arguments dans le livre d’Hervé Kempf, Comment les riches détruisent la planète.
D’autre part, même si nous devons saluer le travail des 150 participants à la convention citoyenne pour le climat, ne nous faisons pas trop d’espoir. En effet, rien n’oblige institutionnellement Emmanuel Macron à mettre en œuvre ces recommandations. Quand on a vu les suites du grand débat en réponse au mouvement des gilets jaunes, nous sommes en droit de nous inquiéter. D’ailleurs des membres de la convention en ont appelé à Greta Thunberg et aux manifestants pour « accroître la pression sur le gouvernement ».
Enfin colère contre la dégradation des services publics. Espérons que les hôpitaux tiennent le coup face au coronavirus après des années de coupes sombres budgétaires !!!