Sans prétendre à l’exhaustivité car de nombreuses recherches sont en cours, il est important d’avoir à disposition des informations fiables, à la fois :
- Pour éviter d’être submergé par la peur qui empêche toute analyse de la crise sanitaire, des mesures de contrôle mises en place par le gouvernement
- Pour penser et lutter pour le « monde d’après » et anticiper les conditions de sortie du confinement.
La note de synthèse qui suit est réalisée par Attac Oise à partir de nombreux articles de scientifiques. Les références se trouvent à la fin de cette note.
Il a toujours eu des virus (c’est même à l’origine de la vie sur terre) et il y en aura toujours. C’est la 3ème apparition d’un coronavirus (une des familles des virus) en moins de 20 ans (SRAS 2003 et MERS 2012).
C’est un virus très infectant (R/3) c’est à dire qu’une personne infecte en moyenne 3 personnes d’où la pandémie. Quant à la mondialisation de l’épidémie , il suffit regarder la carte des pandémies : elle recouvre à 100% celle des vols aériens.
Mais la mortalité est assez faible. La mortalité n’est pas due au virus même mais à la sur infection pulmonaire qu’il provoque. Et là, le problème se trouve au niveau des systèmes de soins !
On trouve surtout les coronavirus chez les chauves-souris. Le problème est ce que l’on appelle « le saut d’espèce » (la zoonose). Ce sont des virus adaptés aux espèces animales qui passent à l’espèce humaine. Or les systèmes immunitaires des hommes ne sont pas adaptés à ces virus.
Le vrai problème vient des « comportements humains », conséquences de la recherche du profit à tout prix du système capitaliste (déforestation, destruction des écosystèmes, des habitats naturels des animaux, trafic d’animaux sauvages …). Devant la destruction de leurs forêts, les chauves-souris se nourrissent dans des vergers, urinent sur des fruits, des personnes en mangent, l’homme est contaminé.
Comme le disent de nombreux chercheurs, ces maladies infectieuses sont des maladies d’anthropocène. Cela va de pair avec les questions de l’environnement et du climat.
En résumé, soit l’on change radicalement de système productiviste soit l’on risque d’être condamné à vivre de plus en plus l’isolement social et le contrôle des populations.
Sources, pour aller plus loin :
Philippe Sansonetti, 19 mars, spécialiste des maladies infectieuses travaillant à l’INSERM, à l’Institut Pasteur et au Collège de France, web-conférence “Covid-19 ou la chronique d’une émergence annoncée”
Sonia Shah, article du « Monde Diplomatique », 17 mars intitulé : « Contre les pandémies, l’écologie – Danger de l’élevage industriel »
Rodolphe Gozlan Directeur de recherche, Institut de recherche pour le développement (IRD) & Soushieta Jagadesh, article du journal « The conversation », 2 mars intitulé : « Comment les changements environnementaux font émerger de nouvelles maladies – La perte de la biodiversité augmente la transmission des agents pathogènes »
Didier Sicard, article France culture, 27 mars : « Il est urgent d’enquêter sur l’origine animale du covid19 »
Enfin, quelques idées piochées dans les journaux Lundimatin (“Monologue du virus”), Reporterre (“Le coronavirus fait la grève générale”) et Marianne (“La disparition du monde sauvage facilite les épidémies”).