Tout ça pour ça !?
C’est un sentiment de rendez vous manqué qui nous secoue ces derniers jours, suite aux différentes annonces du Premier ministre et la levée des blocages FNSEA- JA et CR : Quel boulevard pour le développement d’une agriculture uniforme, toujours plus dépendante aux énergies fossiles, aux produits phytosanitaires, à la spéculation, à l’agrandissement et à la concentration du foncier dans les mains de quelques uns! Des annonces dans la droite lignée des politiques agricoles mises en place depuis des décennies : des fermes de plus en plus grosses, et des paysans.nes en voie de disparition.
Aucune annonce concrète sur des prix minimum d’entrée des produits sur le territoire pour assurer un vrai revenu. Aucun arrêt des négociations des accords de libre-échange. Aucune annonce structurelle pour aider la filière bio. Quid des filières en crise : l’apiculture ? le maraîchage ? la volaille ?, l’héliciculture? pour ne citer qu’elles.
Et quelle reculade pour la transition agro- écologique! Agriculture vs écologie, vraiment ?!
Les accords passés entre le gouvernement et le syndicat majoritaire sont des accords de convenance : démagogiques et dangereux! L’arrêt du plan Ecophyto et les dérogations jachères ne garantiront pas un meilleur revenu aux paysans et ne nous rendront pas plus compétitifs face à des pays qui ont sacrifié la santé et le bien être de leurs concitoyens au profit!
*Ne nous trompons pas de cible!
Une simplification administrative est nécessaire, mais les normes environnementales doivent continuer à protéger la santé de tous : consommateurs, riverains et paysans. Ces normes doivent être repensées avec les paysans pour être en accord avec la réalité de nos fermes.
Face aux défis climatiques et sociétaux : l’agriculture est un moteur de solution ! Le gouvernement doit soutenir la relocalisation des filières, et des pratiques respectueuses de l’environnement, pourquoi pas avec un paiement pour services environnementaux ?
Nous voulons vivre dignement de notre métier : défendre les enjeux de santé et de climat, sans rogner sur nos maigres droits sociaux !
Nous interpellons le gouvernement : l’écologie n’est pas l’apanage d’une élite urbaine, qu’il oppose trop souvent au “bon sens paysan”! Quand aura-t-on le droit à une politique agricole en accord avec les enjeux climatiques et les attentes de la société ?
On marche sur la tête ! Il faut cesser d’opposer deux types d’agriculture : cantonner la bio et les circuits courts dans un marché de niche et tirer l’agriculture productiviste vers le bas en poussant ses pratiques à être toujours de plus en plus compétitives ! Toutes les filières doivent être rémunératrices ! Le revenu paysan n’est pas une variable d’ajustement de la grande distribution et des agro-industries.
On reste déterminé !
La conf’60 continuera à être mobilisée en demandant :
- l’arrêt immédiat des négociations des accords de libre-échange UE/MERCOSUR, un moratoire sur les accords commerciaux en cours de négociation et un réexamen des accords antérieurs.
- une loi sur le revenu paysan interdisant l’achat de nos produits agricoles en dessous de leur prix de revient. Le respect de la loi EGAlim n’est pas suffisant car elle ne garantit pas des prix planchers.
- des prix minimums d’entrée pour les produits importés en France, au-dessus des coûts de production français
- l’interdiction des sur-marges de la grande distribution, pratiquées sur les signes officiels de qualité (SIQO), notamment sur les produits bio.
- une répartition plus égalitaire de la PAC, avec un soutien à l’actif plutôt qu’à l’hectare.
Vous voulez parlez entre agriculteurs et consommateurs? En connaître un peu plus sur nos positions ?
Nous organisons le “Salon de l’agriculture à la ferme”, le samedi 17 février à l’EARL du Bio Gardin de 10h à 13h. Au programme : marché paysan, visite de ferme et temps d’échanges avec l’intervention de Thomas Gibert, maraicher et secrétaire national de la Confédération paysanne. Venez nombreux !